Les avancées réalisées ces dernières années sont surtout d'ordre technologique

Vincent Di Giano dirige aujourd'hui l'agence AFID Investigations, agence où il a commencé à exercer son métier en 2001 et qu'il a repris en 2012.

24 mars 2014 Interviews - Lecture : min.

détectives
Vincent Di Giano est passionné par son métier. Directeur de l'agence AFID Investigations, il a également été président de l'ODP, l'Organisation de Détectives Professionnels Salariés. Toujours soucieux de défendre les valeurs de sa profession, il nous parle de son exercice, des spécialités de son agence et des tendances du secteur, principalement orientées vers Internet et les nouvelles technologies.

Qui êtes-vous et quel est votre parcours ?

J’ai commencé à exercer ce métier passionnant en 2001, en tant que salarié au sein du cabinet AFID. J’ai été amené à travailler dans toute la France, mais aussi en Espagne et en Angleterre. Fort de cette expérience réussie, j'ai eu l'envie, après 11 ans de salariat, de créer ma propre agence, en 2012.

J’ai également exercé pendant plusieurs années les fonctions de président d'un syndicat de détectives, l'ODP, afin de défendre les valeurs qui me semblaient importantes. Je suis diplômé d’état (diplôme de l'IFAR). La profession de détective est réglementée depuis mars 2003. Autrement dit, depuis ce jour, pour exercer, il est nécessaire de suivre l’une des 3 formations proposées en France, dispensées :

- au sein de la faculté de Nîmes

- à la faculté d'Assas (région parisienne) ou encore

- à l'IFAR, une école privée basée à Montpellier Depuis quelques années, je suis formateur à l’IFAR. J'interviens, en outre, à la faculté de Nîmes, où j'apprends notamment, à mes futurs confrères, à faire des filatures professionnelles (techniques de filature, prise de photos, infiltration en entreprise, etc.).

Comment est née votre agence ? Quelle est son histoire ?

Comme je le disais précédemment, j’ai été salarié pendant 11 ans. Cela faisait quelque temps déjà que je songeais à prendre mon envol. En 2012, l'occasion s'est présentée à moi, mon directeur partant à la retraite. J’ai alors repris l’agence, en en modifiant la forme juridique, puisque j’exerce actuellement en SARL (société au capital social de 8000 €).

Nous sommes installés dans la région Languedoc-Roussillon, et l’ouverture d'une seconde agence, sur la région Île-de-France est en cours. Celle-ci se trouve dans le 8ème arrondissement, à Paris. Nous intervenons sur toute la France, en 48 heures, via un réseau de plus de 100 collaborateurs.

Quelles sont les prestations et services que vous proposez ?

Nous effectuons toutes enquêtes légales, légitimes et morales. Nous travaillons tant pour les particuliers confrontés à des problèmes de divorce, de fugue, de disparition, de garde d’enfant, pour ne citer que quelques exemples, que pour lesprofessionnels. Dans ce dernier cas, il peut s'agir d'affaires de concurrence déloyale, d'arrêts maladie abusifs, de contrefaçon, de vol, d'infiltrations en entreprises, d'enquêtes financières, etc.

Nous faisons aussi ce que l'on appelle, dans le jargon du dépoussiérage. Cela consiste à vérifier la présence de micros au sein de l’entreprise. Enfin, il nous arrive aussi de travailler pour des assurances, en cas de soupçon de fraude.

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Quelles sont vos spécialités et votre touche personnelle ?

Matériel de pointe, transparence, discrétion, confidentialité, adaptabilité et réactivité sont pour nous autant de points importants dans l'exercice de notre profession. Notre agence se situe dans de vrais locaux, avec un bail commercial. Pourquoi pointer du doigt ce point ? Actuellement, en France, un certain nombre de professionnels reçoivent leurs clients dans un lieu public. Personnellement, je trouve que cette pratique va à l'encontre des obligations de confidentialité inhérentes à notre profession. Iriez-vous voir votre conseil dans un bar ?

Pour mener à bien les missions qui lui sont confiés, un détective a besoin de bons outils, de matériel de pointe, un investissement souvent coûteux, mais oh combien indispensable. Comment faire confiance à un professionnel qui n’a pas les moyens d'investir dans du matériel de qualité, de payer correctement ses enquêteurs ? A titre d'information, un loyer, pour des locaux de qualité à Montpellier, avoisine les 700 €/mois. Si rien ne dit que la prestation la plus chère sera la meilleure, il y a des chances pour que la moins chère ne réponde pas aux standards de qualité souhaités.

Voilà pourquoi les prix bas doivent attirer votre vigilance. Totalement gratuite, la consultation s'effectue en agence et est totalement confidentielle. Au cours d'un premier entretien, nos clients nous font part de leurs problématiques et nous élaborons une stratégie pour tenter d'y apporter une réponse en fonction de leur budget. 

Nous sommes avant tout transparents dans nos prestations. En effet, il existe généralement deux modes de facturation : au forfait ou selon un taux horaire. Or, la tarification au taux horaire apporte souvent de mauvaises surprises en fin de mission (dépassement du prix initial dû par exemple à des frais kilométriques plus importants, à un dossier photo, une majoration pour les nuits et week-ends passés sur le dossier, etc.).

Dans notre cas, il nous semble important que le client connaisse d'avance le montant global à allouer à sa mission, qu'il maîtrise son budget. C'est la raison pour laquelle nous ne travaillons que sur des forfaits qui englobent la totalité de la prestation. Aucun supplément n’est jamais demandé, que nos équipes aient effectué 50, 200, ou 400 km. La tarification a été définie en amont et ne varie pas.

Enfin, quelles sont les avancées importantes et les nouveautés dans votre secteur cette année ? Quelles sont les dernières tendances ?

Les avancées réalisées ces dernières années sont surtout d'ordre technologique. Il est indispensable de les adapter à notre quotidien. Au risque de me répéter, nous nous devons, en tant que détectives, de travailler avec des outils modernes. Nous sommes une agence 2.0 et nous nous imposons d’investir chaque année une partie non négligeable de notre budget en formation et renouvellement de matériel.

Nous utilisons des smartphones de dernière génération (LG G2, Samsung S4) possédant des modem 4G afin de transmettre au plus vite les éléments à notre équipe ou à nos clients. Nous sommes aussi équipés de caméscopes miniatures ou encore d'appareils photos à fort zoom optique (x40). Le salon professionnel Milipol, réservé au métier de la sécurité, se tient tous les deux ans à Paris. Il nous permet d’être toujours mieux équipés.

Notre dernière participation remonte à novembre 2013. L’utilisation dans un cadre précis (voir conditions en agence) de balises apporte un gain de temps précieux à nos équipes. Il est aussi possible de récupérer des informations d’un téléphone mobile (sms, photos, etc.) via la technologie dite « UFED ». Ces méthodes, utilisées par les services officiels, représentent néanmoins un investissement conséquent. Pour la licence annuelle, il faut compter plus de 4500 euros. A l'achat, le budget s'élève à plus de 10 000 euros.

Il est possible d'avoir recours à cette technologie mais en respectant un cadre juridique précis. Des logiciels de type « espions » sont utilisés dans certains cas (exemple : parents inquiets pour leur enfant mineur) et apportent des réponses bien plus précises que des heures de filature. Enfin, il y a dix ans, j’utilisais une montre appareil photo CASIO avec une définition de 300 000 pixels, d'un montant de 750 euros, un gps tomtom et un pc dédié avec un modem 56k. Aujourd'hui, nos smartphones et tablettes nous permettent de bénéficier en toute mobilité de la puissance d'un pc, d'internet à haut débit en 4g (environ 75 mégas), d'un gps, d'un appareil photo de 16 millions de pixels...

Quelle sera la suite dans 10 ans  ? Des filatures par drone ?

Nous y pensons, mais le cadre juridique est actuellement trop contraignant...

Photo : AFID Investigations

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