Une victime laissée pour morte, les agresseurs mis en examen...

Les détectives privés du cabinet CIRS relancent l'enquête 4 ans après sur demande de la victime... Leurs investigations permettent aux autorités judiciaires de confondre les auteurs...

25 avril 2016 Enquêtes particuliers - Lecture : min.

Saint-Denis (La Réunion) La Réunion

SAINT-PIERRE. Trois hommes viennent d'être mis en examen pour violences aggravées. Ils sont soupçonnés d'avoir sauvagement agressé Nicolas Alaguirissamy, un agriculteur connu pour ses engagements, le 10 août 2011. Classée en 2014, cette enquête a été relancée grâce au travail de détectives privés.

"Aujourd'hui, ça fait quatre ans, un mois et 13 jours..." Nicolas Alaguirissamy n'est pas du genre à se morfondre. Mais ce planteur ne s'en cache pas, dans sa vie il y aura à jamais un avant et un après le 10 août 2011. Ce jour-là, en plein après-midi, ce Saint-Pierrois était sauvagement agressé à proximité de son dépôt de Bassin-Plat. L'homme descend de voiture quand il est attaqué par-derrière. "Ils m'ont frappé avec une barre de fer dans la nuque. Je me suis écroulé au sol", témoigne-t-il. Plus en état de se défendre, l'agriculteur est alors passé à tabac. "J'ai reçu l'essentiel des coups en pleine tête, à une vingtaine de reprises au moins. Ils m'ont laissé pour mort", poursuit la victime.

À l'époque, une information judiciaire est ouverte pour tentative d'assassinat et confiée à la police. Le plaignant, dont la réussite et l'engagement sont connus dans le milieu agricole, sait qu'il ne plaît pas à tout le monde. Il soupçonne alors plusieurs personnes d'avoir voulu lui régler son compte et donne les noms aux enquêteurs. Mais les auditions ne donnent apparemment rien de probant et les investigations aboutissent à un non-lieu en janvier 2014. "J'avais l'impression que les policiers ne s'étaient pas beaucoup démenés sur mon affaire..., pointe le quadragénaire. J'ai donc décidé de faire appel à un détective privé".

Nicolas Alaguirissamy contacte Jean-Claude Pennino, patron du cabinet CIRS à Saint-Gilles. "Il est venu nous voir en mars 2014. Avec mes cinq enquêteurs, on a repris l'affaire à zéro. C'était un travail de fourmi mais ça a payé", se réjouit le détective (lire par ailleurs). En mai dernier, le cabinet remet son rapport à son client. Grâce aux nouveaux éléments, cette enquête cible deux personnes. Par le biais de son avocate, Me Béatrice Fontaine, Nicolas Alaguirissamy demande alors la réouverture de l'enquête judiciaire. Cette fois, les investigations sont confiées à la section de recherches (SR) de la gendarmerie et, quelques semaines après, trois suspects étaient interpellés et mis en examen. L'un d'eux fait partie des "cibles" des détectives, et il s'agit du commanditaire présumé de cette expédition.


"Une partie de moi est morte ce jour-là"

Selon nos informations, cet artisan saint-pierrois aurait reconnu son implication. "Je le soupçonnais. Je l'avais d'ailleurs dit aux policiers, souffle le plaignant, content d'enfin pouvoir mettre un nom sur ses bourreaux. On avait un contentieux autour d'un terrain. Je crois aussi qu'il a fait ça par jalousie mais on aura peut-être d'autres surprises sur le mobile plus tard..." Ce suspect aurait donc engagé deux "gros bras" dyonisiens pour faire le sale boulot, moyennant une rétribution d'environ 2 000 euros d'après nos informations. Ces exécutants reconnaîtraient aussi les faits ou du moins une partie, l'un d'eux admettrait avoir frappé tandis que l'autre affirme avoir attendu dans la voiture. "Ça, je n'y crois pas. Pour moi, ils étaient bien deux à me tabasser", rétorque la victime.

Les faits étant anciens, ces trois hommes ont été placés sous contrôle judiciaire et sont poursuivis pour violences aggravées en réunion, avec arme et préméditation - et complicité pour le commanditaire. Une qualification que Nicolas Alaguirissamy souhaite voir évoluer lors de cette nouvelle instruction : "Au départ, c'était une tentative d'assassinat et cette intention ne fait pas de doute. Ils ont agi en plein jour, sans même se cacher le visage. J'étais en 1 000 morceaux. L'expertise médicale parle même de fractures par résonance au fémur et au tibia, les os se sont cassés de l'intérieur. Ça laisse imaginer la violence des coups... J'ai passé trois mois alité après ça. J'aurai des séquelles à vie et je suis toujours sur mes gardes désormais. Finalement, il y a bien une partie de moi qui est morte ce jour-là".

Étienne Mvé

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